BALADE 22 JUIN 1997

Le reportage d'époque!

Cette nuit j´ai plutôt mal dormi. C´est soit la pleine lune, ou alors la journée qui s´annonce. Bon allez debout ! Petit déjeuner classique vite englouti, et direction le garage. J´ai oublié de retendre la chaine de la 900, et j´ai peur de la faire frotter dans les virages. Deux coups de clé de 27, 4 de 14 et tension pile poil.

Je me déguise en motard et je sors la bête. Starter, démarreur, ( ah ! quel bruit ! ) sélecteur, un grand clac me signale que la première est toujours là, et ça roule. Au premier virage, je me rend compte que je n´ai pas oublié ma passagère. Elle cherche toujours des poignées à mon blouson dès que je prends 1º d´angle.
Quelques litres de carburant en moins, et le parking après le cimetière de Sarlat est en vue. Saluons au passage la performance d´Olivier au téléphone, qui nous a donné les bonnes indications.

Le fourgon, des remorques et des motos sont déjà au rendez-vous. Signes amicaux et je range la Z à côté d´une Trident. C´est quelle marque ça ; Trident ? elle est jolie me dis-je ! Il me faudra quelques minutes et un peu de discussion pour percuter que c´est la Triumph de Bruno. Trois semaines de bon boulot, ( non non, je ne passe pas de la pommade au président ) et tout de suite on voit bien les formes du réservoir.

Les motards sympas continuent d´arriver pendant que l´on absorbe un bon café. Bruno s'inquiète, car le temps passe et il y a des manques. « Je vais passer quelques coups de fil » nous lance-t-il , carte à puce à la main. Fin de com et info du président .  Alain est encore dans la baignoire, il nous rejoindra ! . Je me demande si Alain et Jean-Michel se sont bien compris, car J-M en avait une baignoire, accrochée à sa BM. ( ma cotise double l´année prochaine ).

Signal du départ BANZAI ( J'ai une japonaise) et le convoi se mobilise. Ca ne roule pas très vite ; heureusement que la quatre pattes a du couple dans les chaussettes. Soudain dans une côte et en courbe en plus, la petite mamie juste devant moi commence à s´allèger. Pit stop instantané, et Valérie court récupérer le lest pendant que le reste de la caravane passe. Le pilote nous remercie vivement et nous rassure, ce n´est que la deuxième fois qu´il perd la plaque d´immatriculation.

Dans tout ça, nous avons perdu le gros de la troupe. On se retrouve à trois pour rattraper le temps égaré. Bien calé dans l´aspi de mes deux compagnons, j´ai la position idéale pour assister à une bonne bourre avec des pointes à 60. Bien entendu, à cette vitesse là, on se trompe de route. Ce qui a pour conséquence de se retrouver devant tout le monde.
En effet, à l´entrée d´un petit village, on croise un autre groupe de motards qui faisaient une concentre. Heureusement, ils faisaient la même que nous.
Et voilà toute la troupe réunie pour une pause casse-croute bien méritée. Paté, vin de Bergerac, discussions et ..... la pluie. Tout le monde à couvert ! Nous étions tous dans l'abri de bus qui se trouvait à proximité quand soudain deux caisseuses en 205 débarquent. Mouvement de foule qui n´effraie pas la petite, et qui nous demande poliment ( on était plus nombreux ) de nous écarter pour étudier le plan au fond de l´abri. Bon ! déconnons pas , on a une fille dans la troupe !.

Suite à ce petit intermède doux pour les mirettes et pour les pensées de la majorité d´entre nous, j´en suis sur, nous enfourchons de nouveau nos vaillantes montures.
La direction que nous prenons emprunte une petite route sinueuse qui doit nous mener à la deuxième halte dans un petit village du nom de St Léon sur Vézère. Je dois avouer que sur ce petit serpentin de route, j´ai vraiment pris plaisir à rouler doucement, regarder rouler ces deux-roues aussi différents les uns des autres, à entendre ronronner ce bon vieux quatre cylindres de 900 et 3 cm3, et a ne pas prendre de flotte sur la gu... !


Malheureusement, tout le monde n´a pas entendu fonctionner sa mécanique bien longtemps. Au terme de cette étape, la voiture, ou plutôt le fourgon balai, avait sorti la pelle trois fois. Déjà notre ami de G.B. ( non pas grosse bourre! Grande Bretagne ) avait battu le record de moindre usure des pneus (3 kilomètres ) et fera une partie du parcours dans la bai.. dans le side de J.Michel. Au nombre des victimes, la Kawa 3 cylindres 2 temps, celle d´Olivier , et la petite mamie , vous savez ? celle qui s´allège en roulant, qui a attrapé un gros rhume sous la pluie.

Dommage ! elle ne repartira pas malgré tous les soins prodigués. Pour Olivier , c'est moins grave. Rupture sous forte sollicitation du cable qui commande les GAAAAZZZZ de la Kawa 3 cylindres 2 temps... etc. La moto repartira, Olivier aussi d´ailleurs !

Je profite de cette pause pour présenter ma moto à Philippe, qui connait bien la 900 Z. En théorie, ma bécane est de 1975, c´est la carte grise qui le dit. Mais après consultation ?

Résumons le dialogue.

Philippe : Ton cadre doit être un 73, la batterie sur les 75 est en travers .
Moi : ah bon !
Philippe : La fourche n´est pas une 75, normalement il n´y a pas de bossage .
Moi : ah bon !
P : Le moteur était surement noir, on voit encore quelques traces, maintenant il est blanc alu, c´est peut être un 73.
M : ah bon ! ( merde ! j´ai un moteur à la Mickael Jackson ) 
P : Le garde-boue arrière est une version américaine , mais c´est plus esthétique !
M : oui ça je sais ! ( je reste calme )
P : les caches latéraux eux, sont de 75.
M : ah ! quand même ! Et la peinture ?
P : elle est de 75
M : (ouf ! j'ai eu peur ! j´ai cru que j´avais acheté une Gold Wing maquillée ) 
Je n'avais pas d´armes et la rivière n´était pas loin, mais bon ! il m´a dit que mes pots étaient plus beaux que les siens, et je sais nager .

Pendant que se déroulait cette scène dramatique, une autre encore plus terrible venait de se dérouler.
Une bande de délinquants avait tenté une greffe de side sur la Trident de Bruno. Par bonheur, surtout pour le pilote, la greffe n´a pas pris.

L´heure du déjeuner n´étant plus très loin, kicks et démarreurs sont de nouveaux actionnés pour rejoindre Sireuil, lieu prévu par l´organisation pour la restauration. Mais non ! restauration pour manger, pas pour refaire les mobylettes. 
Après quelques kilomètres de campagne ou il fait toujours bon rouler, nous arrivons dans un endroit superbe. Pendant que les motos arrivent en ordre dispersé, j´observe une dame réalisant un tableau du décor environnant.

Quand toute la horde sauvage s'est retrouvée au complet, nous nous sommes dirigés vers la salle de restaurant ( rien à voir avec un atelier) ou un apéro attendait d´être consommé. Ambiance conviviale dans un décor chaleureux. Quelques uns d´entre nous, ont commencé à remplir le questionnaire que nous avait remis le directoire dans la matinée. Quelle catastrophe ! on verra à la remise des prix.

Le repas copieux et excellent s´engloutit dans la bonne humeur. Un petit café et nous voilà de nouveau à califourchon à enrouler du cable en direction de l´étape finale. Un arrêt éclair au bord d´un petit lac et nous atterrissons à St Quentin , ou Marcillac, ou les deux. ( moi sans mes lunettes ! )
Les habitants du village sont visiblement très heureux de nous recevoir. Il faut voir les enfants escalader l'Indian de Guy !

Déjà à Monthléry sa pétroleuse avait une cote d´enfer. Quand je pense qu´il veut la vendre. Eh Guy ! si je gagne au loto, je te donne les dollars pour que tu la gardes ! ( à vie ). Rassemblement dans la salle des fêtes, discours et remerciements d´usage, et Bruno annonce les résultats du questionnaire. ( Houla !) 

Nous n´avons pas vraiment les félicitations du jury. Pour ma part, j´ai un zéro pointé. La seule réponse que je pensais avoir bonne, ( la 750 Honda en 68) je l´ai loupée d´un an, s'était l´année érotique. Le grand vainqueur, c´est Alain. Rappelez-vous, Bruno lui a téléphoné dans sa baignoire le matin à l´embauche, pour lui donner les réponses. ( je suis viré ? bon d´accord ! ). Une deuxième coupe est offerte à Denis pour sa malchance. BSA en panne après 3 000 mètres. La troisième récompense est remise à Guy pour la restauration de la Indian. ( Non, cette fois-ci on ne mange pas !) . La dernière coupe donnée par notre président, très volontaire sur ce coup-là, lui permet de faire la bise à la seule gonz... fille du gang.

La journée se termine . Il faut déjà penser au retour. Une dernière petite arsouille avec nos hôtes et direction la case départ. On ne touche pas 20 000, mais pour moi la journée que je viens de passer n´a pas de prix. On en redemande.
Je remercie les  sponsors  , Norton , BSA, Bruno, Indian, Olivier, Kawasaki, Jean-Michel, Triumph, BMW , Jawa, Terrot et tout ceux dont j´ai oublié le nom.


Au revoir et à bientôt sur les routes !
PF